Cheminer dans un monde polarisé – le Baromètre de confiance Edelman

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Référence mondiale depuis 23 ans, le Baromètre de confiance Edelman permet de comprendre la façon dont les démocraties, les entreprises, les sociétés et le monde reposent sur la confiance. Pour l’édition 2023, nous avons sondé la population de 28 pays, y compris le Canada anglais et le Québec (qui commande son propre baromètre).

The “Edelman Trust Barometer” Top 10 list. Les 10 faits saillants du « Baromètre de confiance Edelman »

Voici ce que nous avons découvert :

L’effondrement de la confiance économique

Au Canada, la confiance institutionnelle n’a que légèrement diminué, mais la confiance dans l’économie a chuté. Seulement 28 % des personnes interrogées croient que leur famille se portera mieux dans cinq ans, ce qui représente un creux historique. La population canadienne ressent les effets de l’inflation, de la pression du coût de la vie et du stress causé par le ralentissement du marché de l’habitation. Ces vents contraires poussent les gens à s’inquiéter de leurs finances à long terme. Et ils ne sont pas les seuls, c’est ainsi partout dans le monde : 24 des 28 pays sondés ont atteint un creux sans précédent pour cette question.

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La confiance envers les employeurs

Au Canada, la confiance envers les entreprises, le gouvernement, les médias et les ONG a légèrement reculé, en moyenne de 2 % sur 12 mois. Le pays se situe dans la catégorie neutre, tout comme le Brésil, les Pays-Bas et la Colombie. Comparativement à la population des États-Unis et du Royaume-Uni, la confiance du Canada envers le gouvernement et les médias est plus ferme.

Toutefois, ce qui ressort vraiment, c’est la confiance envers « mon employeur », qui demeure forte à 75 %, ce qui fait des entreprises l’une des institutions les plus rassurantes. C’est une tendance qui a commencé pendant la pandémie, lorsque les gens se sont tournés vers leur employeur pour obtenir des renseignements fiables sur le virus, les vaccins et les lignes directrices en matière de soins de santé, et qui est demeurée forte depuis.

La confiance envers les médias

Aux préoccupations économiques comme la sécurité d’emploi et l’inflation s’ajoutent les craintes sociétales comme les changements climatiques et les pénuries alimentaires, conséquence des problèmes d’approvisionnement de l’an dernier. Dans ce contexte instable, les gens se tournent vers les médias traditionnels, dont le niveau de confiance atteint 60 %, pour obtenir de l’information fiable. Au Québec, ce pourcentage est un peu plus élevé. C’est un contraste frappant par rapport à des pays comme les États-Unis, où la confiance envers les médias traditionnels se situe à 48 %.

Les salles de nouvelles canadiennes se sont donné comme mission de révéler la vérité, de vérifier les faits et de produire des reportages responsables. Cela renforce notre démocratie.

Des opinions polarisées, mais non campées

La population canadienne ressent la pression économique alors que l’écart entre les riches et les pauvres se creuse. Les gens ont l’impression que le système les désavantage et ils cherchent à faire bouger les choses. L’agitation politique s’intensifie dans des pays comme le Brésil, la France et les États-Unis. Au Canada, le convoi d’Ottawa de l’an dernier évoque manifestement un climat de frustration.

Les données du Baromètre de confiance démontrent que, bien que la population canadienne soit polarisée dans ses croyances, elle n’est pas campée sur ses positions. Effectivement, le pays a atteint le niveau sain de polarisation auquel on s’attend dans une démocratie où les gens peuvent débattre et être en désaccord sur les enjeux pressants du jour.

Image en transparence d’icônes sociétales devant les mains d’une personne qui tape sur un clavier.

Toutefois, malgré cet aspect positif, 60 % d’entre eux ont l’impression d’être plus divisés aujourd’hui que par le passé. Les gens veulent éviter la polarisation, ils préfèrent se réunir pour trouver des solutions.

De fait, ils s’inquiètent des conséquences d’une polarisation accrue. Lorsqu’on leur a posé la question, seulement 19 % des personnes interrogées ont dit qu’elles seraient prêtes à travailler avec une personne avec qui elles seraient fortement en désaccord. Seulement 26 % d’entre elles seraient prêtes à aider quelqu’un dans le besoin avec qui elles ne partagent pas les idées.

En tant que cheffe d’entreprise, je réfléchis à ce que cela signifie pour les organisations. À Edelman, nous faisons de notre diversité une force, et nous sommes déterminés à trouver des solutions aux enjeux les plus épineux afin de pouvoir aller de l’avant, ensemble.

Une occasion à saisir pour les entreprises

Les entreprises ont la possibilité de jouer un rôle de premier plan dans des dossiers importants. Elles peuvent devenir un espace de dialogue sur des enjeux cruciaux comme les soins de santé, les changements climatiques et l’insécurité économique. Par le passé, nous avons encouragé les directions d’entreprises à s’exprimer plus fermement sur les questions sociétales. Désormais, l’importance se trouve dans les décisions internes prises en amont qui ont une incidence sur le personnel et la société, et le fait de les communiquer avec transparence. La confiance se gagne par les actions positives.

Mais il n’appartient pas aux entreprises de régler tous les problèmes à elles seules. Six fois plus de personnes s’attendent à ce que les entreprises s’associent au gouvernement pour trouver des solutions comparativement à celles qui pensent que les entreprises devraient plutôt s’y attaquer seules. Selon la majorité, c’est par l’union des forces que se trouveront des solutions pragmatiques pour combler les lacunes et établir un consensus.

Bien sûr, se lancer dans des dossiers chauds comporte des risques pour les entreprises. Mais il est possible de se prémunir contre les critiques d’être « trop politiques ». Selon la population, la meilleure façon d’y parvenir est d’être une source d’information fiable, de prendre des mesures fondées sur la science et de suivre le même système de valeur à long terme.

Les gens pensent que les PDG ont un rôle à jouer pour responsabiliser les forces de division; 59 % des gens souhaitant voir les PDG s’unir aux leaders politiques et aux médias pour établir le consensus. On s’attend à ce que les directions facilitent et éclairent des débats stratégiques sur une panoplie de sujets, notamment le traitement équitable du personnel et les mesures relatives aux changements climatiques et à la discrimination. Les gens veulent que les entreprises canadiennes soient du bon côté de l’histoire.

En tant que moteur de confiance, les entreprises ont la responsabilité de trouver des solutions productives pour améliorer le sort des gens. Le monde des affaires peut mettre fin à la polarisation en s’associant au gouvernement. Il peut renforcer la confiance en investissant dans une rémunération équitable et en s’engageant dans des initiatives de diversité et d’inclusion à long terme.

En tant qu’entreprises, nous devons avoir la volonté d’atténuer les répercussions des défis actuels et futurs. Ensemble, nous serons toujours plus efficaces.

Consultez le Baromètre de confiance Edelman! À moins d’indication contraire, toutes les données sont fondées sur un échantillon de la population générale. 
#BaromètreDeConfiance 

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Sources
1 Les statistiques sont une gracieuseté de Edelman.
Bianca Freedman
Bianca Freedman est présidente-directrice générale d’Edelman Canada, où elle dirige la stratégie, les opérations et la culture. Edelman est un cabinet mondial de communications qui s’associe à des entreprises et à des organisations pour faire évoluer, promouvoir et protéger leurs marques et leur réputation.Lire d’autres textes de Bianca Freedman