Pour créer les timbres, Postes Canada s’est de nouveau associée au Cercle des survivants du Centre national pour la vérité et la réconciliation (CNVR).
Les survivantes et survivants des pensionnats et leurs familles peuvent accéder en tout temps à la ligne d’écoute téléphonique nationale de Résolution des questions des pensionnats indiens. Pour obtenir du soutien, composez le 1-866-925-4419.
Le quatrième volet de la série annuelle de timbres Vérité et réconciliation de Postes Canada présente une image d’une boîte en bois cintré sacrée et cérémoniale en hommage aux personnes survivantes, et comme symbole de guérison, de réconciliation et d’espoir.
Boîte en bois cintré pour la Commission de vérité et réconciliation
La boîte en bois cintré en vedette sur les timbres de cette année est la boîte cérémoniale commandée par la Commission de vérité et réconciliation (CVR) du Canada en 2009.
La boîte a voyagé avec la CVR à huit événements nationaux, où les gens y ont déposé des objets personnels et souvent sacrés. Des photos, des rapports, des livres, des tambours, des couvertures tricotées pour bébé et des costumes perlés figuraient parmi les milliers d’articles placés dans la boîte. Ces gestes pour la vérité et la réconciliation symbolisent le cheminement spirituel vers la guérison de ces personnes.
« Les boîtes en bois cintré sont des objets sacrés pour notre peuple », affirme Luke Marston, un maître-sculpteur salish du littoral de la Première Nation des Stz’uminus sur l’île de Vancouver, qui a sculpté la boîte pour la CVR. « Je me souviens que lorsque j’ai terminé la boîte, une personne âgée m’a dit : “C’est impossible de saisir l’importance de cette création pour le Canada. De toute ta vie, tu ne sculpteras peut-être jamais rien d’aussi important que cette boîte.” »
Les boîtes en bois cintré font partie des traditions de nombreuses communautés autochtones, surtout celles situées sur la côte du Pacifique du Canada. Faites de bois cintré et sculpté, ces boîtes étaient utilisées pour ranger de l’huile, de la nourriture, des médicaments et des objets cérémoniels. Elles servaient aussi de seaux d’eau, de boîtes à leurres pour canots, de tambours et de boîtes mortuaires. Les boîtes en bois cintré étaient aussi utilisées pour faire cuire la nourriture, parfois à la vapeur, en les remplissant d’eau et en y ajoutant des pierres chaudes.
Une boîte représentant les Autochtones du Canada
La boîte en bois cintré est ornée de gravures symboliques de chaque côté qui représentent les cultures distinctes des enfants des Premières Nations, du peuple inuit et de la Nation métisse qui ont fréquenté les pensionnats.
- L’avant de la boîte illustre une aînée représentant la côte Ouest. Ses larmes noires et ses mains levées représentent l’impuissance des parents quand on leur a pris leurs enfants. Les doigts croches de la femme font référence à la grand-mère de Luke Marston, qui a été poussée dans l’escalier d’un pensionnat. Son doigt fracturé n’a jamais bien guéri.
- Le côté droit est orné d’un Inuk et raconte les expériences des Inuit dans les pensionnats. Les aurores boréales en arrière-plan représentent les ancêtres et les enseignements inuit, un savoir dont on a privé les élèves dans les pensionnats.
- Le côté gauche illustre les expériences des élèves dans les Prairies et l’est du Canada. Les cheveux coupés court du garçon symbolisent la suppression de la culture parmi les enfants. Une main rouge couvre la bouche du garçon : une référence au silence imposé à sa langue. La peinture de guerre sur le visage du garçon représente un aigle qui symbolise la force. Le haut de ce côté est orné d’un symbole de l’infini, comme sur le drapeau des Métis. Ce symbole rend hommage aux enfants de la communauté métisse qui ont fréquenté de force les pensionnats.
- L’arrière de la boîte est orné de l’oiseau-tonnerre et reflète la voix forte de tous les peuples autochtones ainsi que la vérité sur les abus et les injustices du passé au Canada.
Une boîte sacrée pour recevoir des gestes pour la réconciliation
Au cours des travaux de la CVR, la boîte a traversé le Canada pour recueillir des objets et des artéfacts qui témoignaient des expériences des personnes touchées par le système des pensionnats canadiens. Eugene Arcand, maintenant membre du Cercle des survivants du CNVR, était l’un des survivants qui ont voyagé avec la boîte. Il se souvient des nombreux dépôts dans la boîte en geste pour la réconciliation.
« Un grand nombre des objets déposés visait à rendre hommage aux enfants disparus et aux tombes anonymes, ainsi qu’à tous les enfants qui n’ont jamais revu leur maison, explique M. Arcand. Bon nombre des objets placés dans la boîte en bois cintré étaient des vêtements pour bébé ou des objets appartenant aux enfants disparus avant leur départ au pensionnat. Il pouvait aussi s’agir d’objets acquis après leur arrivée, même s’ils ne sont jamais rentrés chez eux. Ce furent des expériences très intenses sur le plan émotionnel. »
Un puissant rappel quant à la nécessité d’apprendre la vérité du passé et de travailler à la guérison
D’abord hébergée temporairement au Musée canadien pour les droits de la personne à Winnipeg, au Manitoba, la boîte en bois cintré est maintenant conservée au Centre national pour la vérité et la réconciliation dans la même ville. C’est un rappel puissant à la population canadienne qui doit faire face au passé, travailler à la guérison et garder espoir pour les générations futures.
Selon M. Arcand, les gens d’ici qui reconnaissent la véritable histoire du « secret le plus sombre du Canada » ne sont pas assez nombreux. Il ajoute par ailleurs que la réconciliation n’est pas possible sans que la vérité soit connue.
« Peu importe où on vit, hors réserve ou dans une réserve, on voit les conséquences des pensionnats indiens. On voit les conséquences de la pauvreté, des dépendances, des suicides, et j’en passe. Tous ces problèmes remontent à l’époque des pensionnats, explique M. Arcand. Il est important que tout le monde soit au courant. Selon moi, ce ne sera probablement pas de mon vivant, mais avec les prochaines générations qui découvriront ces vérités, je crois que les relations changeront. »
Produit : Vérité et réconciliation (2025) : carnet de 6 timbres PermanentMC au tarif du régime intérieur
Article : 414300111
Format du timbre : total de 3 timbres, 1 timbre : 45 mm (L) x 30 mm (H), 2 timbres : 30 mm (L) x 30 mm (H)
Tirage : 200 000 carnets de 6 timbres PermanentsMC au tarif du régime intérieur (1,2 million de timbres)
Procédé d’impression : Lithographie en 7 couleurs
Coût : 7,44 $
Produit : Vérité et réconciliation (2025) : pli Premier Jour officiel
Article : 414300131
Format : 190 mm (L) x 112 mm (H)
Quantité : 7 000
Lieu d’oblitération : Winnipeg (Manitoba)
Coût : 4,72 $
Design : Blair Thomson, Believe in
Impression : Lowe-Martin
Timbres commémoratifs présentant la boîte en bois cintré comme symbole de guérison et d’espoir pour les personnes survivantes des pensionnats
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