La recette du succès d’une petite entreprise : Patricia’s Cooking Classes for Children

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Lancée par Patricia Downs en 2019 peu avant que la COVID-19 frappe, Patricia’s Cooking Classes for Children offre des cours de cuisine en personne et en ligne pour les enfants, adolescents et jeunes adultes de 3 à 18 ans, peu importe leurs capacités. Les participants apprennent à lire des recettes, à cuisiner et à nettoyer leur espace de travail. Les cours les aident à mieux communiquer, ainsi qu’à développer leur confiance en eux et leur estime personnelle.

Postes Canada a échangé avec la femme d’affaires au sujet de son offre en ligne et de son engagement social en cette période difficile, l’une des raisons pour lesquelles son entreprise a été nommée finaliste dans la catégorie Solidarité et entraide du concours Les belles histoires de petites entreprises de 2020. Voici un extrait de cette discussion.

Avez-vous toujours voulu fonder une petite entreprise?

En fait, non. Comme mes enfants ont besoin de soins médicaux complexes, je ne pensais pas être en mesure de démarrer une entreprise de sitôt. Mais mes enfants voulaient suivre des cours de cuisine et je n’arrivais pas à en trouver qui soient adaptés et abordables. Je me suis donc dit que je pourrais en faire un nouveau passe-temps.

J’ai décidé de donner bénévolement quelques cours en accueillant quelques élèves pour que mes enfants puissent au moins vivre cette expérience. Les parents des participants m’ont alors suppliée d’en donner d’autres. D’abord mère bénévole, je suis soudainement devenue propriétaire d’entreprise.

Quelles sont les premières choses que vous avez faites quand vous vous êtes lancée?

J’ai fait des appels pour trouver une cuisine à louer dans un centre communautaire. Puis j’ai annoncé sur Facebook que je n’étais qu’une mère de famille qui faisait l’école à la maison et qui voulait offrir des cours de cuisine aux jeunes. Les frais d’inscription couvraient au cent près les dépenses liées à la location de l’espace et à l’achat des aliments et des fournitures nécessaires pour les cours.

J’étais donc strictement bénévole au début. Je croyais avoir assez de participants pour environ 3 cours, mais j’ai sous-estimé l’intérêt des gens. Je n’ai jamais arrêté depuis.

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Quelles ont été vos tactiques pour faire croître votre entreprise?

J’y ai consacré beaucoup de temps et d’énergie, et j’ai été très chanceuse. Mes enfants, Josh et Anna, âgés de 13 ans et 15 ans, m’ont vraiment aidée. Ils m’ont dit ce qu’ils voulaient apprendre et m’ont donné leur avis, et j’ai reçu des commentaires d’autres enfants et de parents. Au départ, j’improvisais et je m’adaptais au fur et à mesure. À chaque cours, j’apportais de petites améliorations.

Que s’est-il passé quand la COVID-19 a frappé?

Quand la COVID-19 a éclaté, ça a été un choc. J’ai dû tout arrêter et je ne savais pas trop ce qu’il allait arriver. Ce sont surtout les enfants qui me préoccupaient. Ils n’avaient plus rien : ils ne pouvaient pas voir leurs amis ni leurs grands-parents, et ils étaient confinés chez eux. Je me suis donc dit que j’allais tenter ma chance en ligne.

Comment votre clientèle a-t-elle réagi lorsque vous avez proposé des cours de cuisine en ligne?

Les enfants et leurs parents ont été très compréhensifs. Ils ont simplement poursuivi les cours en ligne avec moi. C’était assez remarquable. Je crois que leur appui en dit long sur la place qu’on s’était déjà taillée dans la communauté.

Une petite fille en tablier sourit en présentant un bol de pâtisseries au chocolat avec des vermicelles multicolores.Faire le saut en ligne n’est pas facile. Quels défis avez-vous rencontrés?

Je ne savais pas du tout comment utiliser Zoom. J’ai fait beaucoup de recherches pour me familiariser avec l’outil et, heureusement, les enfants m’ont aidée en cours de route.

Mon plus grand souci était la sécurité, car quand on cuisine, on travaille avec des objets tranchants, des brûleurs chauds et de l’eau bouillante. Au début, on a donc préparé beaucoup de repas à la mijoteuse avec la supervision et la participation des parents. Mais tout s’est avéré bien plus facile que je ne l’anticipais.

J’accompagne les participants à chaque étape durant les cours. Je leur montre quoi faire, je leur explique comment tenir un couteau ou comment utiliser un brûleur sécuritairement. Les enfants sont extrêmement intelligents et ils savent se débrouiller. Il faut simplement leur en donner l’occasion.

Comment avez-vous composé avec les répercussions financières qu’a eu la COVID-19 sur votre clientèle?

Beaucoup de parents ne travaillaient pas en raison du confinement. Ils étaient nombreux à se serrer la ceinture. Je savais que tout le monde ne pourrait pas se permettre des cours de cuisine. J’ai donc décidé d’offrir le service gratuitement pendant environ 2 mois.

Je n’ai pas hésité une seconde. Comme je l’ai mentionné plus tôt, je donnais les cours bénévolement au départ. Je n’avais pas prévu en faire une entreprise, et les enfants ont toujours été ma priorité. Alors durant le confinement, je pensais surtout à leur santé mentale et je voulais les aider. C’était difficile, mais j’ai reçu un soutien incroyable des parents. Ils étaient tous très reconnaissants.

Beaucoup de parents et d’enfants me remercient aujourd’hui et m’avouent que mes cours étaient le moment fort de leurs semaines pendant cette période. Je ne pourrais pas demander mieux. Mon projet a aussi été très bénéfique pour ma propre santé mentale, car il m’a permis de m’occuper durant le confinement. J’avais hâte de donner mes cours en ligne et de voir de nouveaux visages.

Continuerez-vous à offrir des cours de cuisine en ligne pour les enfants?

De nombreux enfants de différentes provinces du pays ont suivi mes cours en ligne pendant la pandémie. J’ai donc décidé de continuer à en offrir virtuellement de façon permanente et d’inviter les parents à payer le tarif qui leur convient.

J’envisage également de faire le grand saut et de sous-louer un local commercial pour pouvoir accueillir plus de jeunes de manière sécuritaire et continuer à donner des cours adaptés au rythme des participants, sans que personne n’ait à se presser.

Avez-vous des conseils pour les personnes qui songent à se lancer en affaires?

Je vous conseille d’avoir une vraie passion pour ce que vous faites. Faites preuve de souplesse et soyez prêt à travailler très fort. Le parcours d’un entrepreneur peut être ponctué d’imprévus. Si vous êtes créatif et résilient, vous saurez tirer votre épingle du jeu et réaliser des choses qui changeront votre vie. Les défis en valent la peine.

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