Comment des mœurs culturelles et une forte volonté ont permis de bâtir une PME prospère

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Pour Sihem Benali, le Canada était une terre de refuge. En 2003, elle et sa sœur ont quitté l’Algérie pour entreprendre une nouvelle vie à Montréal, loin de la guerre qui avait ravagé leur patrie.

Mme Benali a fait bon usage du français et de l’arabe dans son pays d’adoption en travaillant dans les secteurs bancaires et du voyage. Mais en 2012, sa petite vie tranquille a été bousculée.

« J’avais 32 ans et j’occupais mon emploi de rêve dans une banque à Ottawa, raconte-t-elle. L’entreprise a décidé de déménager au Nouveau-Brunswick et 200 personnes ont été mises à pied, dont moi. Quand c’est arrivé, j’étais déterminée à démarrer ma propre entreprise. »

Parmi les nouveaux Canadiens, Mme Benali n’est pas la seule à avoir la fibre entrepreneuriale.

Réaliser un rêve

Concrétiser le projet de Mme Benali n’était pas une mince affaire. « Démarrer une entreprise comportait déjà des risques et en plus, le Canada traversait une période de difficultés économiques, précise-t-elle. Mais c’était le moment ou jamais. Je savais que si je trouvais un nouvel emploi, je mettrais mon projet de côté. »

L’un de ses premiers défis a été de composer avec le manque de soutien. « Mes proches pensaient que j’étais tombée sur la tête et que je devais trouver un autre emploi plutôt que de me lancer en affaires, explique-t-elle. Ils s’inquiétaient pour moi, mais je savais que je devais tenter le coup. »

Puis, elle a été confrontée à une réalité difficile pour beaucoup d’entrepreneurs en herbe : le financement. « Le seul argent que j’avais était mes REER, souligne Mme Benali. Quand j’ai dit que je voulais en retirer une partie pour démarrer mon entreprise, les gens ont pensé que j’étais folle. Mais c’est ce que j’ai fait et je ne le regrette pas. »

Biosecrets (site en anglais seulement), l’entreprise de Mme Benali, est née de son amour pour l’huile d’argan marocaine, un soin anti-âge hautement nutritif qu’elle utilisait depuis longtemps pour ses cheveux, ses ongles et sa peau. Riche en antioxydants, elle contient aussi des oméga-6 (acide linoléique) et des oméga-9 (acide élaïnique).

Une présentation bien huilée

Au départ, Biosecrets était une toute petite entreprise. « J’ai parlé à des proches et j’ai communiqué avec des magasins d’aliments naturels à Ottawa, explique Mme Benali. À l’époque, je ne parlais pas bien anglais, alors vendre mon produit était un autre grand défi. »

Au fil du temps, sa persévérance a été récompensée et sa présentation a attiré l’attention. Elle expliquait que, comme les huiles d’olive, les huiles d’argan ne sont pas toutes pareilles, et que celle entièrement naturelle et certifiée biologique qu’elle importe est d’une qualité supérieure.

« Je parlais aussi de la façon dont la vente de ce produit vient en aide aux femmes de la communauté berbère au Maroc, qui est grandement dominée par les hommes, en leur donnant accès à des emplois, à des salaires équitables, à l’éducation et à des programmes d’alphabétisation, ajoute-t-elle. J’ai immigré au Canada et je suis devenue une femme indépendante. Ça compte beaucoup pour moi. Maintenant, je veux redonner aux femmes qui vivent là-bas. »

C’est en 2014 que la chance a souri à Mme Benali. Cette année-là, des producteurs de télévision l’ont remarquée lors d’un salon professionnel et ils lui ont proposé de participer à l’émission Dragons’ Den (site en anglais seulement). Les dragons ont aimé son produit et sa présentation, et ils lui ont fait des offres concurrentielles. « Je réalisais mon rêve », raconte Mme Benali.

Son apparition à la télévision nationale lui a donné une grande visibilité et l’huile d’argan de Biosecrets est maintenant vendue dans environ 300 magasins partout au pays.

Je n’en revenais pas quand j’ai vu pour la première fois mon produit en magasin en Colombie-Britannique, confie-t-elle. C’était vraiment gratifiant.

Traverser les frontières

Après avoir mis son huile Biosecrets en vente dans les magasins physiques, l’entrepreneure s’est tournée vers le cybercommerce. Son entrée dans le monde numérique s’est avérée fructueuse : 25 % des ventes annuelles proviennent maintenant de commandes en ligne.

Son entreprise étant en plein essor au Canada, Mme Benali envisage d’étendre ses activités à l’extérieur du pays. « C’est certain que j’y pense, dit-elle. Le potentiel de vente aux États-Unis est 10 fois plus élevé que celui au Canada, mais avant de faire le saut, je dois bien me préparer. »

Grâce à sa détermination et à sa persévérance, Mme Benali a transformé une idée en entreprise prospère. Son esprit entrepreneurial audacieux sera un atout précieux lorsqu’elle décidera de faire passer Biosecrets au niveau supérieur.

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