Passer à l’action
La livraison est au cœur des activités de Postes Canada. Tout comme les services postaux du monde entier qui modifient leur approche de livraison pour satisfaire les besoins en évolution de la clientèle, Postes Canada doit changer. Nous devons évoluer pour être plus à même de retrouver le chemin vers l’autonomie, tout en répondant aux nouvelles attentes de la population canadienne.
La Société travaille déjà depuis quelques années à relever les défis d’un pays en mutation. Bien que le service postal ne puisse pas tout résoudre seul, il a pris des mesures importantes pour être plus concurrentiel et en offrir beaucoup plus aux entreprises dans le marché de la livraison du cybercommerce d’aujourd’hui. Nous avons investi dans la livraison de colis et géré soigneusement le service postal pour nous assurer qu’il sert toute la population canadienne, en s’adaptant à ce qu’elle veut et à ce dont elle a besoin, maintenant et pour les années à venir.
Relever le défi du boom du cybercommerce
Avant la pandémie de COVID-19, Postes Canada avait déjà modifié son orientation commerciale en faveur des colis. Il était clair que les envois de lettres continuaient de diminuer et que les livraisons de colis étaient en constante augmentation. La Société s’est affirmée comme chef de file de la livraison des colis du cybercommerce au pays, livrant à un moment donné, de façon rentable, les deux tiers des achats faits en ligne.
Avec la pandémie, le commerce en ligne a explosé, entraînant par le fait même une accélération rapide de la demande de livraison de colis. C’était la nouvelle norme, et l’entreprise s’est adaptée. Nous avons amorcé une transformation importante pour repositionner l’entreprise et saisir l’occasion de croissance du cybercommerce. Pour faire face à la croissance marquée et soutenue du magasinage en ligne, l’entreprise a fait des investissements stratégiques ciblés dans une nouvelle capacité de traitement et dans des mises à niveau d’installations à l’échelle du réseau.
Se transformer pour répondre aux besoins d’un pays en évolution
Nos investissements pour la transformation nous ont permis de concurrencer des géants mondiaux et de nouveaux venus sur le marché pour la livraison des achats en ligne. Ces investissements stratégiques ont permis d’améliorer le service, la capacité de traitement et la technologie, tout en améliorant la santé et la sécurité du personnel.
À l’automne 2023, nous avons inauguré le Centre de traitement Albert-Jackson dans le nord-est de Toronto. Plaque tournante de notre réseau national, il s’agit de notre établissement de tri des colis le plus grand, le plus rapide et le plus écologique. Nous avons également investi dans du nouvel équipement de tri et amélioré des installations partout au pays.
En 2024, ces investissements ont permis d’améliorer le service offert à la population et aux entreprises canadiennes en produisant les meilleurs résultats de livraison de colis à temps de l’histoire de l’entreprise, tout en gardant le cap sur notre priorité absolue : la sécurité du personnel.
Recentrer les efforts sur les priorités urgentes
Pour poursuivre ses activités, une organisation comme Postes Canada, dotée d’une infrastructure nationale et d’un réseau à la fois vaste et complexe, doit compter sur un niveau minimal d’investissement. Les investissements stratégiques que nous avons faits ont été essentiels pour conserver une place sur le marché de la livraison du cybercommerce, mais notre structure et nos anciens modèles continuent de freiner nos efforts dans ce secteur concurrentiel. En 2024, alors que la situation financière de l’entreprise s’aggravait, de nombreux investissements ont été interrompus ou considérablement réduits.
Au cours de l’année, nous avons alors axé nos investissements sur les priorités essentielles pour offrir un service uniforme à la population canadienne, assurer la sécurité de notre personnel et éviter que ne s’érode encore plus notre part de marché. Nous avons reporté les investissements prévus dans notre réseau de traitement à Vancouver, à Ottawa et dans d’autres régions. Nous avons également suspendu les dépenses pour certains projets liés à l’expérience client et certaines initiatives sociales et environnementales, y compris l’achat de véhicules électriques supplémentaires et de l’infrastructure connexe.
Préserver la trésorerie et gérer les coûts
Pour préserver la trésorerie et remédier à la détérioration de la situation financière, la Société a réduit les coûts qu’elle pouvait contrôler et s’est efforcée de mener ses activités avec plus de prudence. Voici quelques-unes des mesures prises en 2024 et au premier trimestre de 2025 :
- Imposition de limites strictes à l’embauche externe et aux dépenses, comme les déplacements et les services de consultation et contractuels.
- Suppression de postes au niveau de la direction et de la haute direction.
- Amélioration de la productivité et rajustement des effectifs en fonction du volume, dans la mesure du possible, en travaillant avec nos syndicats et conformément à nos conventions collectives.
- Accent maintenu sur l’augmentation des revenus dans la mesure du possible.
Nous continuons d’explorer des façons de réaliser des gains d’efficacité sans incidence sur le service ainsi que de nouvelles occasions de revenus concordant avec notre activité de base : le service de livraison pour l’ensemble de la population canadienne.
Majorer les tarifs d’affranchissement
Postes Canada a également pris des mesures pour augmenter les tarifs d’affranchissement réglementés afin qu’ils reflètent mieux les coûts croissants de la poste-lettres, mais le processus est long et lourd. La Loi sur la Société canadienne des postes empêche Postes Canada d’augmenter le prix des timbres sans l’approbation du gouverneur en conseil. Il peut s’écouler jusqu’à neuf mois entre la date à laquelle Postes Canada propose une augmentation tarifaire et son entrée en vigueur. De plus, en vertu de la politique du gouvernement fédéral, la Société ne peut pas augmenter le prix des timbres au-dessus de l’indice des prix à la consommation sans l’approbation du Cabinet.
Chaque année, il y a moins de lettres à livrer à un nombre croissant d’adresses, ce qui pèse lourdement sur les coûts de la Société, déjà soumise à des pressions inflationnistes persistantes. Postes Canada est bien consciente que les augmentations tarifaires, bien qu’elles soient nécessaires, entraînent des coûts supplémentaires pour la clientèle. Dans la mesure du possible, elle s’est ainsi efforcée d’en réduire au minimum l’incidence.
En février 2024 et de nouveau en septembre 2024, Postes Canada a publié dans la Gazette du Canada les majorations tarifaires qu’elle proposait, lesquelles ont par la suite été approuvées par le gouverneur en conseil. Les tarifs approuvés ont fait augmenter le prix des timbres d’environ 7,5 % en mai 2024 et d’environ 25 % en janvier 2025. Aujourd’hui, il en coûte 1,24 $ pour un timbre acheté en carnet, en rouleau ou en feuillet, soit le format le plus vendu.
Ces deux majorations tarifaires, qui génèrent des revenus annuels supplémentaires importants provenant des produits postaux réglementés et non réglementés de la Société, permettront d’atténuer l’incidence de la baisse des revenus du secteur Courrier transactionnel. Malgré ces augmentations, le monopole de la livraison des lettres ne génère pas suffisamment de revenus pour couvrir le coût de plus en plus élevé de la prestation des services postaux à toute la population canadienne.
Opérer des cessions stratégiques
En 2024, cherchant à se concentrer sur l’offre d’un service postal moderne, Postes Canada s’est dessaisie de la totalité des actions de deux de ses filiales et a continué de transformer ses systèmes désuets de technologie de l’information (TI).
En mars 2024, la Société a définitivement cédé le Groupe SCI inc., un prestataire canadien de services logistiques en tierce partie de premier plan. En avril 2024, Postes Canada cède également Innovapost Inc., son fournisseur de services partagés de TI, à un partenaire stratégique qui lui fournit des services de TI. Dans le cadre de cette cession, la Société a mis en place des capacités stratégiques de TI à l’interne afin d’offrir plus rapidement de nouveaux produits et services numériques à la clientèle.
Ces transactions ont permis à Postes Canada de concentrer ses ressources pour mieux servir les Canadiens et les Canadiennes et de croître dans le marché du cybercommerce. Bien que ces cessions aient été importantes pour améliorer la trésorerie et réaliser les économies nécessaires, elles sont loin de compenser la perte financière de 2024 de l’entreprise ou la détérioration de sa situation de liquidité.